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 YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN

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Yelena A. Nygård
Bathory ♦ the last with pagan blood

Yelena A. Nygård

♣ Messages : 838

YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN Vide
MessageSujet: YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN   YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN EmptySam 11 Juin - 18:42


Never lose the values I have taught to you, always keep your moral and ideals

YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN Grand009nb
Yelena Aleksandra Nygård

Yelena Aleksandra Nygård ♣ née le 6 décembre 1989 ♣ à Moscou, Russie ♣ nationalité Russe et Norvégienne ♣ homosexuelle ♣ Célibataire ♣ Mannequin et étudiante en langues et littérature ♣ No guts. No Glory. ♣ Scénario [] Inventé [X] ♣ Evan Rachel Wood ♣ Crédit; Shiya.


Vive ♣ indépendante ♣ fidèle ♣ passionnée ♣ lunatique ♣ féministe ♣ méfiante ♣ réservé
YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN Scaled.php?server=97&filename=evan1d YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN Scaled.php?server=840&filename=evan2 YELENA ♠ Northern wind, take my song up high — ADMIN Scaled.php?server=30&filename=evan3m
« Yelena est polyglotte. Elle maîtrise le Russe, le Norvégien, l'Anglais, le Français et apprend le Suédois ♣ elle est issue du mouvement black metal et porte un regard sévère sur notre société et ses valeurs ♣ elle est devenue végétalienne et straight edge après avoir réalisé que la drogue et l'alcool diminuaient son discernement ♣ son père a été emprisonné pour meurtre lorsqu'elle était enfant. » Crédit icons; snapsuik.



Je vais vous conter une histoire essentielle à la compréhension de la personne que je suis aujourd’hui. C’est une histoire d’amour et de sang, de loyauté et de trahison. Une histoire comme on les raconte dans les livres.

« Tout commença en 1988, dans l’URSS de Gorbatchev. A cette époque-là, Oksana Novakovsky était danseuse étoile reconnue du théâtre Bolchoï de Moscou. Moderne dans son esprit et ouverte sur le monde, la jeune fille de 19 ans voyageait souvent à travers l’Europe pour se représenter dans les prestigieux théâtres de Paris, Londres ou encore Oslo en Norvège. Dans chaque ville, elle s’arrêtait quelques mois, donnant plusieurs spectacles par semaine puis repartait conquérir de nouveaux intellectuels la grâce de ses interprétations. C’est alors qu’elle dansait à Oslo, dans l’opéra du quartier de Bjørvika, qu’elle fit la connaissance de Varg ‘Quorthon’ Nygård, un jeune homme mystérieux dont le cœur semblait aussi sombre que sa musique. Ses yeux d’un gris tranchant et les longs cheveux châtain clair parsemés de mèches blondes qui entouraient son visage sec envoutèrent instantanément la danseuse Russe. La fascination était réciproque et Oksana laissa sa bonne éducation de côté pour suivre son cœur. Au coucher du soleil, le jeune homme amenait sa belle dans la nature Norvégienne, loin de la civilisation qu’ils critiquaient en créant un nouveau monde à leur image. A la chaleur du feu de bois, le Norvégien lui faisait découvrir ce que l’on appellera plus tard le black métal, une musique à la beauté noire et aux chants vikings d’un autre temps. Varg était un homme passionné et ambitieux qui cachait un passé aussi sombre que de l’encre dans son cœur, et Oksana ne tarda pas à tomber amoureuse de lui. Un soir de juillet, la veille de son retour en URSS, ils scellèrent leur amour entre les arbres. Au matin, le couple se sépara, se promettant qu’ils se reverraient si les Dieux le voulaient. Ses pensées emplies d’ombre et de désespoir, Oksana reprit le chemin de son pays, avec l’impression déchirante d’avoir laissé son cœur en Norvège. Quelques mois plus tard, une lueur d’espoir réveilla son cœur, lorsque son médecin lui apprit qu’elle était enceinte d’une petite fille. Elle savait que l’enfant ne pouvait être que de Varg, car il était le seul homme qu’elle ait jamais connu. Oksana se réjouit de la nouvelle qu’elle accueillit comme un signe du destin. Elle s’empressa d’écrire à son âme sœur qui reçut la nouvelle avec autant de joie. Les mois passèrent, et elle donna bientôt naissance à une adorable petite rousse aux yeux clairs qu’elle nomma Yelena Aleksandra Novakovsky. Oksana sentit son cœur s’emplir d’amour et de tendresse pour cette enfant qui lui rappelait tant l’homme qu’elle aimait. Six mois après la naissance de Yelena, Oksana obtint enfin un visa Russe lui permettant de quitter le pays afin de rejoindre Varg en Norvège. Le 6 juin 1990, le couple se maria et Oksana ainsi que sa fille prirent le nom de Nygård.

Quorthon n’était pas riche, mais il vivait de sa passion, la musique, et venait de sortir un album qui lui permettait de subvenir aux modestes besoins de sa femme et de son enfant. Responsable et aimant, il aurait put être un parfait père de famille s’il n’avait pas été si jeune et impulsif. Dans le début des années 90 en Norvège naissait une nouvelle vague de black métal, sous l’influence d’un dénommé Euronymous. Un mouvement d’élite se créa et prit le nom de l’Inner Black Circle. Ce rassemblement, sensé représenter les âmes pures du black métal, avait des idées toujours plus extrêmes quant à la façon de nettoyer le monde du christianisme afin de rétablir la religion de leurs ayeux. Si le paganisme n’était alors qu’un sujet d’inspiration pour Varg, il devint sa raison de vivre. Malgré les réserves de sa femme, qui voyait le danger à faire partie d’un tel groupe, Quorthon suivit son cœur sur les sombres sentiers où ils le menaient. Cela commença avec des incendies d’église, des soupçons de la part des autorités et des articles dans la presse nationale. Fiers de leur couverture médiatiques, les membres de l’Inner Circle étaient persuadés qu’ils arriveraient à leurs fins. Ils ne pouvaient se douter qu’avec des idées aussi extrêmes, ils attiraient des individus dérangés qui les rongeraient de l’intérieur. Varg mit de longues années avant de réaliser qu’Euronymous, qu’il considérait comme son ami, vouait une admiration indécente à sa femme, beauté Russe qui n’avait en rien perdu de son charme avec la naissance de son premier et unique enfant. Ce détail en apparence futile ne manquerait pas de faire basculer leur existence.

Un soir qu’il rentrait de la boutique de disques où il travaillait, Quorthon entendit des cris provenant du salon. Il se précipita dans le couloir pour découvrir sa petite fille de six ans blottie dans un coin, une moue inquiète sur son visage d’enfant. Se précipitant vers elle, il la prit par les épaules et, une fois assuré qu’elle allait bien, s’élança vers la pièce d’où provenaient les cris d’Oksana. C’est alors qu’il la découvrit, ses vêtements déchirés et recroquevillée contre un mur, suppliant en anglais un homme de l’épargner, au nom de l’amitié que son mari avait pour lui. Le sang de Quorthon ne fit qu’un tour lorsqu’il reconnut Euronymous. Aveuglé par la haine de sa trahison, Varg ne réfléchit pas une seule seconde avant de se jeter vers celui qui était désormais son ennemi et de lui enfoncer une dague dans le cœur. Comme le mécréant se retournait vers lui d’un air surpris, Quorthon s’y reprit à plusieurs fois, la rage empêchant son corps de s’arrêter. Il ne reprit le contrôle de lui-même que trop tard ; et c’est avec une certaine horreur qu’il découvrit le sang sur ses mains tremblantes. Son regard croisa celui de sa femme, dont le visage marqué par le choc était recouvert du sang de celui qui voulu lui manquer de respect. La panique l’empêchant de réfléchir correctement, Quorthon ordonna à Oksana de prendre leur fille et de retourner en Russie, car elles n’étaient désormais plus en sécurité en Norvège. Le meurtre d’Euronymous, aussi justifié fut-il à ses yeux, diviserait la scène black métal en deux, et ceux qui étaient contre lui risqueraient désormais de vouloir s’en prendre à sa famille pour le punir. Drapée dans sa dignité, Oksana reprit la route de son pays d’enfance pour y élever sa fille, non sans avoir fait promettre à Quorthon de les y retrouver dès que les choses seraient plus calmes. L’esprit embrumé, Varg commit plusieurs erreurs. La première fut de renvoyer ses seuls témoins en Russie, et la deuxième fut de chercher à cacher le corps d’Euronymous. Ainsi, il conduisit la police tout droit chez lui, et à l’âge de 26 ans, il fut accusé de meurtre de sang froid. Ses activités dans l’Inner Circle, sa musique païenne et ces églises qu’il s’était fièrement vanté d’avoir brûlée retournèrent la population contre lui, et personne ne crut à son histoire de self défense. Un matin d’hiver, Oksana reçu un courrier de sa belle-mère, lui apprenant la terrible nouvelle : Varg avait été jugé coupable de meurtre et devait observer une peine de 12 ans en prison. Joint au courrier se trouvait une coupure de journal qui montrait une photo de son mari, ses longs cheveux assombris tombant devant ses yeux d’acier. Dans un courrier, Oksana lui promit de lui être fidèle et d’élever leur fille Yelena afin qu’ils soient réunis à leur sortie. »

Cette enfant, vous l’aurez compris, n’est autre que moi. Agée d’à peine sept ans, j’étais alors trop jeune pour comprendre le drame qui avait poussé ma famille à se déchirer de la sorte. Tout ce que je savais, c’est que j’habitais désormais en Russie et que je détestais ce pays. Boudeuse, je décidais de protester à ma façon, en refusant de parler une autre langue que le Norvégien durant de longs mois. Je voyais que ma mère était malheureuse malgré son apparence toujours si retenue, et tenir les Russes comme responsable de notre malheur était alors mon seul échappatoire. Puis un jour, mon grand-père, chez qui nous vivions, me demanda de l’accompagner au salon. Fière et hautaine – je refusais de m’associer avec l’ennemi – je le suivis sans desserrer les lèvres. Sans un mot, il me tendit une grande pochette en carton rouge sombre qui représentait un guerrier sur un champ de bataille. Ce dessin, je le reconnu aussitôt car il ornait un des murs de notre appartement en Norvège, l’artiste qui l’avait réalisé était un des préférés de mon père. Etonnée, je relevais les yeux vers l’homme fripé par le temps qui me fit un clin d’œil avant de sortir un vinyle de la pochette qu’il mit sur sa platine. D’abord, j’entendis un petit grésillement caractéristique, puis le son des vagues et quelques notes à la guitare qui me semblaient terriblement familières. Enfin, sombre et douce, la voix de mon père s’éleva dans la pièce ; et d’un coup, ce fut comme s’il était ici avec moi, sa guitare sur ses genoux, me chantant en anglais les histoires des ancêtres de mon peuple. « Ils ne sont pas faciles à trouver en Russie, surtout depuis son procès, mais j’ai pensé que tu voudrais un album de ton père. » La voix du Russe me sortit de mes pensées mais pour une fois sa langue n’écorcha pas mes tympans. « Peut-être que ce sera plus facile pour toi de faire ta vie ici si tu amènes quelque chose de là-bas. » Hochant la tête, je sentis une larme de soulagement couler sur mes joues. Avec une tendresse qui me surpris, mon grand-père l’essuya de ses mains ridées puis me prit sur ses genoux. A cet instant, je me souviens avoir ressenti un certain soulagement à l’idée de ne plus avoir à détester ces Russes qui, comme ils venaient de le prouver, faisaient partie de ma famille. Je décidais donc de suivre l’exemple de ma mère et d’accepter avec fierté de tourner la page.

L’année suivante, ma mère décida de m’inscrire à l’école Française de Moscou, car elle avait appris que le système Français était excellent et elle voulait que je bénéficie de la meilleure éducation possible. Avec la chute du régime soviétique, ma famille Russe avait recouvré de sa grandeur d’époque et ne manquait pas de richesse et de prestige ; nous avions donc les moyens de faire ce genre d’écarts. Mon intégration ne fut pas facile et je me souviens avoir dû me confronter aux fortes différences culturelles entres les enfants Français et mon éducation Norvégienne et Russe. Fort heureusement, j’avais à l’époque une assurance qui me permit d’aller vers les autres, de m’amuser à répéter les mots étranges de ce nouveau langage latin, et de m’intégrer à leurs jeux petit à petit. Etant la seule Russe dans ma classe, mes camarades se montraient particulièrement curieux et attentionnés, et je m’amusais à leur apprendre quelques mots en Russe et en Norvégien. Le soir en rentrant chez moi, j’écrivais de longs courriers à mon père, car il refusait que ma mère ou moi ne venions lui rendre visite en prison. Cela me rendait triste, mais contrairement aux jeunes Français de mon école, j’avais pour habitude de respecter les ordres des personnes plus âgées que moi, même s’ils me paraissaient totalement dépourvus de sens. Il n’était pas dans ma culture de contredire un homme qui avait tout mon respect. Peut-être était-ce lié à mon éducation, ou bien au fait que mes parents appartenaient à un mouvement parallèle, « alternatif, » mais j’eus toujours l’impression de grandir différemment de mes camarades de classe. Comme si en suivant mon chemin je croisais le leur, parcourait de longs kilomètres en leur compagnie, puis poursuivait sur ma route, solitaire, tandis qu’ils s’éloignaient ensemble pour disparaître à jamais. Beaucoup de mes amis à l’école Française étant des fils de diplomates qui restaient quelques années à Moscou avant de déménager à l’autre bout du monde. Cela ne m’attristait pas, j’étais heureuse d’avoir partagé un moment avec eux, mais je savais depuis ma plus tendre enfance que les gens allaient et venaient sans jamais rester. Il y a autre chose que vous devriez savoir sur moi : depuis aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours su que je n’étais pas attirée par les hommes. Certains de vous me diront que l’absence d’un père a troublé mon esprit, d’autres que le traumatisme de l’agression de ma mère a laissé des cicatrices profondes dans mon être. Epargnez-moi donc votre psychologie de comptoir, mes amis ont déjà disserté sur tout un tas de théorie qui auraient plongé Freud dans la plus profonde des jalousies.

Fin de la parenthèse, je vous ramène donc à ma vie quotidienne si vous le voulez bien. Je grandis à Moscou qui parvint à me faire aimer la Russie avec le temps. Au collège Français de la ville, j’étais confrontée à tout un tas de cultures différentes, et je me mis à me passionner pour les langues et les mythes. A l’âge de 13 ans, je ne m’intéressais guère aux commérages et aux histoires de garçons qu’affectionnaient les filles de mon âge. Je passais des heures à lire afin de perfectionner mes connaissances des langues Norvégienne, Russe et Française que je parlais couramment ainsi que l’Anglais et L’Allemand que l’on m’apprenait au lycée. Le reste du temps, j’écoutais de la musique, inutile de vous en préciser le genre, je pense que vous avez deviné que je ne suis pas forcément attirée par le marché de grande consommation… En revanche, mes amies et moi avions une passion en commun : la mode et le maquillage. Nous avions pour habitude de nous rendre chez l’une d’entre nous, une française dénommée Hortense, et d’essayer les vêtements de sa mère qui ne portait que des marques de couturiers. Au début des années 2000, nous avions bien sûr internet et adorions regarder les défilés de la fashion week de Paris, Londres ou Milan. Notre rêve était d’y aller. Et l’année de mes 16 ans, ce souhait fut exhaussé lorsque les parents d’Hortense me proposèrent de les accompagner. Dans l’avion, j’étais extatique à l’idée d’aller à Paris pour la première fois. Ce séjour fut inoubliable. Tous les jours, nous nous habillions avec des vêtements de marque et nous maquillions légèrement avant de nous rendre aux défilés, tentant de contenir notre excitation lorsque nous croisions des mannequins que nous admirions. A l’époque, elles étaient des princesses à mes yeux, inaccessibles dans leurs beaux vêtements. Jamais je n’aurais imaginé que je serais un jour à leur place. Les parents d’Hortense me présentèrent à quelques-unes de leurs connaissances dans le milieu de la mode et j’entendis dire que j’avais « un physique intéressant » « des cheveux magnifiques » « un air exotique » et « une attitude de caractère. » Apparemment, dans le jargon de la mode, ça signifiait que mes longues jambes, couplées à mon accent Russe et à mes traits originaux faisaient de moi un mannequin potentiel. Un homme se proposa d’être mon agent si je me décidais à me lancer dans une carrière de mannequin. Dans ma tête, je me vis déjà porter des vêtements de luxe tout en sillonnant le monde dans les plus beaux hôtels des capitales. Autant vous dire que la première chose que je fis en rentrant chez moi fut de prévenir ma mère de l’heureuse nouvelle et de la supplier de me laisser essayer, ne serais-ce que pendant mes vacances d’été. Grave et indescriptible comme à son habitude, elle prit mon visage entre ses mains et plongea son regard dans le mien. « Tu es si unique et si forte, j’ai toujours su que ton destin était derrière la caméra. Seulement, je ne m’y attendais pas aussi tôt ». Ces paroles aussi surprenantes que leur insinuation restèrent à jamais gravées dans ma mémoire. Ma mère savait qu’il était trop tôt, et elle aurait dut s’écouter.

Sous les conseils de mon agent, ma mère et moi quittâmes la Russie afin de nous installer à Londres en Angleterre. On coupa mes longs cheveux de façon à ce qu’ils arrivent sous mes épaules de façon à ce que je ressemble à « un vrai mannequin ». On me présenta à quelques photographes qui se chargèrent de créer différentes scènes artistiques où je devais poser telle une poupée cassée couverte de maquillage afin de préparer mon book. Je m’amusais comme une folle, créant avec la caméra une complicité rare : j’avais l’habitude de communiquer avec les gens – avec mon père – à travers ce genre de médias. Tous les jours, un professeur particulier venait faire en sorte que je couvre le programme afin de pouvoir passer mon brevet à la fin de l’année. Je décrochais bientôt de nombreux contrats de mannequina et quelques accords pour défiler. Mon agent n’avait de cesse de me répéter que si je parvenais à perdre les quelques bourrelets qui alourdissaient ma silhouette, je pourrais devenir une vraie star. Ce dernier ne pensait qu’à son porte money et aux lourdes commissions qu’il prenait sur chaque contrat que je signais. Il ne se souciait guère de ma santé ni du fait que j’étais déjà en dessous d’un poids normal. Le problème dans l’industrie de la mode, c’est que la plupart des créateurs sont gays, par conséquent ils ont horreur de tout ce qui fait d’une femme une femme. La maigreur, ça signifiait perdre la poitrine, les hanches voluptueuses et les jambes galbées qui créent la féminité. Je me souviens regarder mes épaules frêles dans le miroir et ne jamais trouver mes os assez voyants. En réalité j’étais malade, et encouragée dans ma bêtise par les hommes avec qui je travaillais. Je ne pensais qu’à la nourriture et avec l’adolescence, il me devenait de plus en plus difficile de maintenir mon poids à un niveau qui satisfaisait mon agent. Alors il me prescrivit des petits médicaments qui étaient censés m’aider. Tous les mannequins en prenaient d’après lui… Kate Moss la première. La drogue me coupait en effet la fin, m’empêchait de trop réfléchir lorsque je n’étais pas certaine de vouloir participer à un projet, me donnait l’énergie de poser, de marcher et de continuer quoi qu’il arrive même lorsque j’étais épuisée des voyages que j’effectuais presque quotidiennement à travers le monde pour mon métier. Je réalisais mon rêve, et j’étais dans un tel brouillard que je ne m’en rendais même pas compte. Pendant quatre ans, je vécu ma vie sans plus rien contrôler. J’étais officiellement « off the rails » et je ne respectais plus rien, même plus moi-même. Puis un jour, alors que je rentrais chez moi après de longs mois d’absence, j’entrepris de lire les courriers que mon père continuait de m’envoyer régulièrement, en commençant par le plus récent. Contrairement à d’habitude, il ne me disait pas à quel point il était fier de moi, au contraire, je le sentis inquiet et d’une certaine froideur. Il concluait sa missive en avouant ne plus me reconnaître lorsqu’il regardait dans le fond de mes yeux, car j’avais perdu mon éclat. Certaines paroles sont plus blessantes qu’une gifle, et celles-ci me ramenèrent instantanément à la réalité. Fébrilement, je repliais la lettre et découvrit que deux coupures de magazines étaient jointes à son courrier. Je les dépliais et tombais face à face avec un reflet de moi-même. Des photos prises au cours des derniers mois. La posture était parfaite, mon visage totalement symétrique, mon expression contrôlée. Mais c’étaient mes yeux le problème. Deux pupilles vides et sans âmes, aussi intense que celles d’un poisson mort sur une place de marché. Je restais un moment à les contempler avec une certaine horreur, et réalisais enfin l’effet destructeur que le monde de la mode avait eu sur moi. J’avais décidé de me reprendre en mains. Je voulais être totalement moi-même lorsque mon père sortirait de prison dans les prochains mois afin de le rendre fier à nouveau.

La première chose que je fis fut de renvoyer mon agent et de résilier mon contrat avec mon agence. Désormais à nouveau maîtresse de ma propre existence, je décidais de disparaître totalement de la vie publique car je savais que cette dernière m’avait fragilisée et que je n’étais pas prête à affronter les médias en l’état. Il fallait d’abord que je travaille sur moi-même. Je décidais de commencer une cure de désintoxication en éviter soigneusement les endroits trop célèbres comme Los Angeles. J’optais donc pour un chalet dans le nord de la Norvège, qui me permettrait de me rapprocher de mes racines. Là-bas, je n’étais plus le mannequin Russe, j’étais traitée d’égale à égale, comme Yelena, la Norvégienne revenue au bercail pour régler ses problèmes d’addiction en tout genre. Je nettoyais mon corps et mon esprit et chaque kilo que je reprenais était comme un une petite victoire face à cette industrie qui m’avait presque détruire. Je me sentais mieux que je ne l’avais été tout au long de ces dernières années et j’appris à apprécier les plaisirs simples comme de déguster une tisane aux herbes au coin du feu alors que la tempête de neige fait rage à l’extérieur. Je compris aussi que le mannequina était ma passion malgré tout et qu’il serait difficile de tourner le dos à ce métier. J’y retournerais, mais sous mes conditions. Et j'irais à la Fac, pour m'instruire et ne pas être une de ces mannequins écervelées bonnes à jeter dès leurs premières rides. Forte de l’appui de mes deux parents et de mes proches, j’avais la sensation de m’être totalement reconstruite. Je signais un contrat avec une jeune femme intelligente et pleine de talent qui partageait mon point de vue sur le monde de la mode. Elle m’organisa une conférence de presse dans laquelle j’expliquais mon départ et préparait mon retour. Une conférence qui me permit de dénoncer les excès qu’endurent certaines jeunes filles mal encadrées par des agents sans vergogne. Ainsi, je pu clore ma désintoxication.

Quelques semaines plus tard, j’étais de nouveau sollicitée pour mes contrats que je sélectionnais avec attention. Avec la notoriété que j’avais acquise en travaillant d’arrachepied, il n’était plus question que j’accepte un photoshoot qui ne me convenait pas. Je privilégiais le travail d’hauteur, la lutte pour le droit des femmes, la protection de la nature et de l’environnement. Je continuais de défiler pour quelques talentueux créateurs qui avaient compris que je pouvais encore vendre leurs vêtements même si je n’avais plus l’air de sortir d’un centre de concentration. Enfin, je me faisais plaisir, et je représentais les marques d’hommes et de femmes talentueux et créatifs. Quelque part dans mon esprit, je gardais l’idée de voyager à travers le monde et maintenant que mon père était enfin sorti de prison, je savais que ma mère était entre de bonnes mains. Je restais quelques temps en Europe, entre Londres et Paris, avant de décider de m’envoler pour Los Angeles, ville que j'avais toujours apprécié. De plus, UCLA proposais un programme intéressant en langues et civilisations que j'avais hâte d’entamer. Une fois mon dossier accepté, j'étais prête à partir.

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